A. Généralités
Etymologiquement, le mot « imam », en arabe, signifie : « guide ». Le sens idiomatique n’est pas loin généralement du sens étymologique et peut désigner celui qui dirige la prière pour un groupe de personnes, dans une mosquée, c’est ainsi que l’on distingue, l’imam qui dirige les cinq prières quotidiennes , qui quelques fois peut être différent de celui qui dirige la prière du vendredi. l’imam de référence pour une école juridique ou dogmatique, etc…

B. Différents profils d’imam

Les imams de nos mosquées peuvent être dans différentes positions statutaires:

  • Les imams bénévoles pour les cinq prières et/ou les vendredis,
  • Les imams salariés de l’association gestionnaire du lieu de culte,
  • Les imams détachés par certains pays d’origine.

Le gouvernement français à pris la décision de ne plus autoriser le détachement en 2024 d’imams venant de l’étranger. Cette situation va nécessiter une réflexion plus approfondie sur le statut des imams en fonction dans les mosquées de France.
Aujourd’hui aucune définition administrative de la fonction d’Imam n’est répertoriée, cette situation crée un malaise auprès des officiants du culte musulman qui se sentent non pris en compte. Cette situation crée un sentiment d’injustice pour certains imams qui pour travailler utilisent des définitions de leur poste qui ne correspond pas à leur quotidien.
Néanmoins, rien dans les textes de loi en France ne peut permettre aux associations gérant les mosquées de stipuler dans les contrats de travail la fonction d’imam ; beaucoup ont recours à des synonymes comme « éducateur », « chargé de mission », « responsable de gestion », etc…

C. Qualités requises pour être imam

L’imam représente pour beaucoup de fidèles un repère qui les guide et les accompagne dans leur vie en général et surtout dans sa dimension religieuse qui représente l’âme de leur existence.
Plusieurs conditions d’ordre morale, scientifique, comportementale ou spirituelles sont nécessaires pour occuper la fonction d’imam dans une mosquée. Les plus essentielles sont :

  1. Être un homme droit, juste, honnête, responsable, ponctuel et reconnu dans la communauté des fidèles de très bonnes morales.
  2. Être naturellement sociable, à l’écoute et avoir de la disponibilité naturelle pour accompagner et orienter les fidèles dans leurs pratiques religieuses et répondre dans la mesure du possible à leurs besoins en termes de religion.
  3. Avoir une profondeur spirituelle, soutenue par une conviction et par des exercices spirituels quotidien.
  4. Être patient, avoir une grande confiance en soi et une stabilité psychologique inébranlable.
  5. Maîtriser les parties essentielles du coran telles que la fatiha et quelques sourates ou versets qui lui permettent de diriger correctement les prières.
  6. Maîtriser les règles juridiques de validité de la prière, ainsi que les connaissances de base de validité du dogme, de la foi et des différentes pratiques religieuses.
  7. Être capable de répondre aux questions générales des fidèles dont les réponses sont unanimes entre les différentes écoles juridiques. (Les questions dont les réponses sont équivoques doivent être tranchées au sein d’un conseil théologique)
  8. Maîtriser les bases de la langue arabe qui lui permettent de comprendre les textes fondamentaux de l’islam et d’en maîtriser la prononciation et l’éloquence.
  9. Maîtriser les bases de la langue française et celle de la traduction qui lui permettent de transmettre correctement les sens en français de ses discours.
  10. Connaître parfaitement le contexte socioculturel, politique et religieux de la France, ce qui lui permettra d’adapter son discours et ses réponses pour permettre aux musulmans de vivre pleinement leur citoyenneté en paix avec les autres composantes de la communauté nationale et dans le respect total de la loi.
  11. Avoir une personnalité fédératrice et non clivante et être un homme de dialogue qui cherche le consensus.