Le lundi 10 mars 2025, la Grande Mosquée de Lyon a accueilli un Iftar républicain en présence de nombreuses personnalités de la métropole lyonnaise. Ce moment de partage et de convivialité a rassemblé des élus, des représentants des institutions religieuses et civiles, ainsi que des acteurs associatifs et culturels. Plus qu’un simple repas, cet événement s’est affirmé comme un espace de dialogue et de prise de parole sur des enjeux majeurs touchant les musulmans de France et la situation internationale.
Un discours courageux et une ovation méritée
Lors de cette soirée, Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon et président du Conseil des Mosquées du Rhône (CMR), a prononcé un discours qui a marqué les esprits. Face aux maires, préfets, représentants de la métropole et des institutions religieuses, il a abordé sans détour plusieurs sujets cruciaux : la situation dramatique en Palestine, la montée inquiétante de l’islamophobie en France et la décision préoccupante de l’État de rompre son contrat avec l’établissement scolaire Al-Kindi.
Avec des mots forts et empreints de vérité, il a rappelé l’importance du dialogue interreligieux et de la solidarité entre les communautés, tout en dénonçant l’injustice et la stigmatisation dont sont victimes les musulmans en France. Son intervention a été ovationnée par l’assemblée, signe d’un soutien et d’une reconnaissance indéniables.
Une réponse aux polémiques
Cet Iftar a également permis de répondre aux critiques et aux accusations récentes selon lesquelles les responsables musulmans entretiendraient des relations inappropriées avec la LICRA et le CRIF, notamment au regard des événements tragiques en Palestine. Ces accusations, fondées sur des jugements hâtifs, omettent une réalité essentielle : la nécessité du dialogue pour faire entendre la voix des musulmans et défendre leurs droits.
Le recteur Kamel Kabtane l’a souligné avec clarté : le dialogue ne signifie pas le reniement de ses convictions ni la compromission, mais bien une exigence de vérité et de justice. S’exprimer devant les institutions, y compris celles avec lesquelles les désaccords existent, est une manière de porter un message fort, plutôt que de s’enfermer dans le silence ou l’exclusion.
La nécessité d’une action collective
Au-delà des polémiques, cette soirée a mis en lumière l’urgence d’une mobilisation collective pour défendre les droits des musulmans en France et promouvoir un modèle de société fondé sur l’égalité et le respect mutuel. La rupture du contrat entre l’État et le lycée Al-Kindi a illustré une forme d’injustice qui touche directement l’éducation et l’avenir des jeunes générations.
Le recteur a appelé à une prise de conscience et à un engagement renforcé pour garantir une place légitime aux musulmans dans la République, sans qu’ils aient à justifier sans cesse leur attachement aux valeurs du pays. Il a aussi insisté sur la nécessité de relancer des initiatives de dialogue interreligieux, comme le groupe Concorde et Solidarité, afin de renforcer la cohésion sociale et d’éviter les fractures communautaires.
Un message d’espoir et de fraternité
L’iftar de la Grande Mosquée de Lyon a ainsi été bien plus qu’un moment de rupture du jeûne : il a été une tribune pour la justice, un appel à la fraternité et un message d’espoir. Alors que la communauté musulmane fait face à de nombreux défis, cette soirée a prouvé que la parole, le courage et l’engagement restent les meilleures armes pour défendre les valeurs de paix et de dignité.
Le Ramadan est un mois de spiritualité, mais aussi de réflexion et d’action. Que cette dynamique se poursuive au-delà de cette soirée, pour que les valeurs de justice et d’égalité triomphent sur les discours de division et de haine.